mardi 8 mars 2016

Electronique et obsolescence programmée

Premier article, 

sur un sujet qui nous concerne tous plus ou moins, le rapport entre l'obsolescence programmée (ou non) et l'électronique.

L’auteur...

Depuis de nombreuses années, je m'intéresse beaucoup à l’électronique, entre autre...
En fait, j'ai commencer en suivant les traces de mon père, qui m'a permis de suivre les cours par correspondance d'Eurotechnique (Eurelec) - "Electronique" suivi d'"Electronique digitale et micro-ordinateurs", entre 1988 et 1990 approximativement.
Autant vous dire, ces deux années d'études par correspondance on suscitées plus d'intérêt pour moi que ce que j'apprenais au collège, hormis la chimie (ceux qui m'ont connus au collège ont dû en entendre parler...) et la techno!
Même si j'avais une très nette préférence pour la partie digitale, et que les courbes de charge et décharge des condensateurs, ou la tension de retournement d'une diode passaient vite face aux tableaux de Karnaugh, qui sont purement logiques, j'ai tout de même ingurgiter l'ensemble de ces cours théoriques et pratiques, avec régal.
Je me suis lancer dans différents petits projets, de création, modification (passage de l'amiga 1200 en tour, avec déport de la partie rs232 de la carte mère, coupé pour rentrée, ajout de mémoire par soudure d'une nappe sur carte accélératrice A1200, nappe ide avec support 4 disques,...j'en passe.)
Aujourd'hui, après quelques années passé un peu plus loin de l'électronique, je suis revenu, presque malgré moi, à retrouver cette passion. Chacun à forcément une pierre à apporter à l'édifice...

Mode de consommation actuel.

De nos jours, un appareil tombe en panne, on le jette et on rachète. Fini l'époque des réparations, chez le réparateur du coin.
Et si vous comptez en appeler un, il vous facturera simplement le prix de la ou les cartes complètes, pour quasiment la valeur d'un appareil neuf. Appelons-les "dépanneurs", et non "réparateurs", s'il vous plait.

D'un avis personnel, je pense que nos ingénieurs peuvent toujours aujourd'hui, lors de la conception d'un appareil, si on leur donne les moyens (coûts finaux), produire quelque-chose qui durera 15, 20, 30 ans.
D'un autre point de vue, une machine à laver conçue pour durer 30 ans, sera-t-elle réellement économique en fin de vie, voir même 10 ans après?
Des innovations apparaissent, réduisant la consommation électrique, d'eau, et de produits de lavage. Qui pour comparer une machine d'il y a 10 ans avec les dernières innovations? (Et là je parle surtout de la consommation eau/électricité/produit, pas du silence).
Reste le recyclage, qui lui aussi consomme des ressources et crée des polluants, mais aussi des emplois.
Donc je dirais que si on est satisfait de notre appareil, qu'un nouveau n'apportera rien de vraiment mieux, et/où que les finances sont sur un autre projet, autant le réparer plutôt que le jeter. Et voir réparer et donner avant de changer ;)

Marques, gage de qualité?

On se rends compte, aujourd'hui, que les idées préconçues que nous avons sur certaines marques ne tiennent plus.
Beaucoup de marques reflétant un gage de qualité (incluant le prix associé...), pour citer des exemples concrets passés entre mes mains, Scholtès, Denon, ..., ne sont plus toujours à acheter les yeux fermés.
Scholtès est racheté par le groupe Merloni (Indesit), au même titre qu'(HotPoint-)Ariston, et est associé à Whirlpool. Et commercialise en Chine sous le nom Haier-Indesit...
D'où le fait que nous retrouvons exactement la même électronique dans des modèles et marques différentes. (Voir mon futur article sur les plaques à inductions...)
Denon, selon le nombre de pannes répertoriés sur les forums et autres, et ce que j'ai vu passer, semble avoir des problèmes récurrents sur certaines gammes (aussi bien ampli, tuner et autres, qui partagent le même type d'alimentation et même certains étages (pré-amplification/amplification)
Mais je ne fait que parler de marques que j'ai vu passer entre mes mains, ne croyez donc pas qu'elle sont donc forcément pires, ou que les autres sont forcément meilleures!

Qu'on ne me parle pas de Chinoiseries qui tombent tout le temps en panne! Le made in France, c'est assemblé en France. Mais les composants viennent d'où?...
Donc ne crachez pas sur les LG, SAMSUNG, Xiaomi et autres. Je pense qu'ils sont d'ailleurs (peut-être) un peu plus fiables, dans certains domaines.

Le vif du sujet.

Parmi quelques exemples de matériels que j'ai vu passer pour réparation ces dernières années, je dois dire que je dois approcher des 80% de pannes "habituelles", par ordre décroissant selon ma propre expérience:
  • Alimentations : Pont redresseur, varistance, condensateur, diode...
  • Circuits de puissance : IGBT et Triacs, et parfois leur circuit de commande avec.
  • Régulateurs de tension : Mal refroidis, mal "entourés", ou calculés un peu trop juste.
  • Soudures : Craquelées, sèches,... pas toujours visible, même à la loupe. 
Je vais donc, essayer d'expliquer, et de partager avec vous certains exemples concrets. Je ne vous garantis aucunement que tel type de panne sera forcément résolue en changeant tel composant, et reste à votre soins de prendre les précautions nécessaires à toute intervention:

  • Toujours débrancher, et se méfier des condensateurs encore chargés!
  • Apprendre à reconnaître les parties en hautes tensions (micro onde: 2100V à 4000V sur certains points!)
  •   lors du test de remise en tension, essayez au maximum de remonter l'appareil, en prenant soin de vérifier qu'il n'y aurait pas de corps étranger (vis, tournevis, ...)

1 - Les alimentations:

On peux en trouver à différents endroits. On appellera ici alimentation les parties d'un montage électronique servant à alimenter à une (ou plusieurs)tension tout ou partie d'un appareil:
l'alimentation, sous le premier cache métallique (Samsung Syncmaster 2232bw)
(ici, condensateurs gonflés sur alimentation du 2232BW)

On vois bien le dessus des condensateurs complètement bombés, nul besoins de tester, à changer!

Une première carte d'alimentation en bas à droite, avec un étage d'alimentation en 4 (Plaque induction Scholtes) Le pont redresseur est situé en 1.

Sur la dernière photo, l'étage d'alimentation en 4 sert à fournir le courant basse tension à la platine de commande (entre autre)


2 - Circuits de puissance:

Sert à fournir en électricité les parties demandant de la puissance (Ampérage), donc principalement en électroménager les moteurs et éléments chauffants.
En 2 et 3, le couple d'IGBT permettant de fournir la puissance à la bobine d'induction (2 fournis à la bobine 2b, ...)


3 - Régulateurs de tension:

Permettent de fournir un voltage régulé par exemple 12v en entré, régulé à 9v en sortie.
Le plus souvent des LM78xx (régulateurs positif) ou LM79xx (régulateurs négatif).

Ici, sur un ampli home cinéma Denon. on vois le pont redresseur en 1, et deux régulateurs de tension en 2 (7912, 12v négatif) et 3 (7812, 12v positif)
En général, faciles à contrôler, car la tension de sortie ne correspond pas à ce qu'elle devrait être (sauf si le problème vient d'une tension d'entrée trop faible!)

4 - Soudures
Là, pas de mystères, soit le défaut est visible à l’œil nu ou à la loupe, soit on ne le vois pas.

J'y inclurais aussi les constructeurs peu scrupuleux (Tables à inductions par exemple...) qui au lieu de mettre un fusible, utilise une piste sur le pcb pour faire fusible. si l'appareil se met en court-circuit, la piste brûle et disparaît. rien a faire hormis intégrer un fusible sur la carte si possible, ou souder un bout de câble, le produit n'ayant alors plus de protection...
La partie mise à nue (car détruite) de cette carte de puissance issue d'une table induction Scholtes illustre parfaitement les "pistes fusibles". Une fois détruite, pas de fusible à simplement remplacer...


Conclusions:
Voici pour le petit tour rapide des principaux problèmes rencontrés aujourd'hui sur nos appareils de tout les jours, qui contribuent à rendre l'obsolescence "programmée".

A savoir que bien souvent, les signes permettent de se donner une idée de la provenance du problème:
  • Panne qui devient de plus en plus fréquente, ou qui empire -> Condensateur (ou plus rarement soudure hs). Bien souvent, les condensateurs se détériorent au fur et à mesure. il en résulte, par exemple, une TV qui s'allume, mais n'affiche rien de temps à autre, puis de plus en plus fréquemment. Une plaque à induction qui commence par avoir un problème, code erreur une fois, puis de plus en plus souvent.
  • Panne brutal, avec disjoncteur qui saute : Court-circuit franc. Un pont redresseur peut se mettre en court-circuit (entraînant sa destruction, ou laissant le court-circuit, qui fera de nouveau disjoncter), ou une varistance ou condensateur qui explose (donc court-circuit ou surtension en aval). Je vous indiquerai dans un future article comment vérifier si un pont redresseur est bon ou HS.
  • Panne brutal, sans disjoncteur qui saute : Rupture dans le circuit, donc composant claqué, soudure HS, ...


2 commentaires:

  1. Un article enrichissant, qui m'a aidé à trouver une panne sur une induction Brandt, qui n'a pas de fusible (peu consciencieux!). Manque plus que la réparer. .. d'ailleurs à quand cet article promis sur les plaques induction? J'ai hâte!

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  2. De rien, content que cela puisse aider, et voici d'ailleurs le lien vers l'article sur les plaques induction. (et désolé du retard dans ma réponse.)

    http://zapan999.blogspot.com/2016/03/reparation-table-induction-ariston.html

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